La Médiation Animale, c'est quoi ?
La médiation animale (ou médiation par l’animal) est reconnue dans le cadre des thérapies non-médicamenteuse par la Haute Autorité de Santé.
C’est une médiation qui se pratique par un professionnel de la santé (psychiatre, orthophoniste, psychologue, …) ou par un professionnel du domaine social ou éducatif (éducateur spécialisé, assistante sociale, … ) en individuel ou en groupe à l’aide d’animaux spécifiquement sélectionnés et éduqués.
L’animal a une place de médiateur dans la rencontre avec la personne.
La médiation par l’animal, est, comme d’autres supports de médiation sans doute mieux connus : l’art thérapie ou la musico thérapie…, une carte de plus pour proposer des activités d’éveil, éducatives ou thérapeutiques.
C’est à travers l’animal, médiateur et complice de la relation d’aide, que je vais à la rencontre de la (des) personne(s).
La médiation par l’animal est basée sur l’attrait que l’animal exerce auprès des personnes et sur sa capacité à les stimuler.
L’accordage des liens se base sur la stimulation des sens et vise à solliciter, maintenir, et/ou améliorer les potentiels cognitifs, moteurs, psychosociaux et affectifs des personnes tout en leur apportant bien être, envie et plaisir.
Il est important de différencier les deux grandes entités de la médiation animale : l'animation ET le thérapeutique (zoothérapie).
L'accordage des liens propose ces deux approches.
L'animation : ce sont des activités qui n'ont pas de visées thérapeutiques, même si elles jouent un rôle dans le bien-être et l'épanouissement personnel. Le but est de divertir les personnes avec la présence des animaux tout en ayant un rôle de transmission et de partage de connaissances. Il se peut qu'à la suite de séance "d'animation", des séances thérapeutiques soient mises en place pour des objectifs précis. Le rythme est variable voire occasionnel.
Le thérapeutique : ces séances, appelées séances "programme", sont à visée thérapeutique. Des objectifs sont mis en place, en lien avec les bénéficiaires, les professionnels des structures et/ou la famille. Le rythme des séances est soutenu (une fois par semaine ou toutes les deux semaines). Dans ce cadre là, je fais des comptes-rendus après chacun séance ainsi que des bilans en milieu d'accompagnement et à la fin.

Le lien étroit qui se tisse entre l’être humain et l’animal est à la base de cette médiation. Compagnons fidèles et impartiaux, les animaux s’attachent aux humains sans les juger, sans rien demander. Les relations avec les animaux sont simples car elles ne sont pas ambivalentes mais pures.
L’animal brise la solitude, aide à reprendre contact avec nos émotions et s’avère être un des meilleurs catalyseurs à la relation d’aide.
Cependant il faut garder à l’esprit que la seule présence d’un animal ne fait pas la thérapie proprement dite, l’animal n’est pas thérapeute mais un réel médiateur.

En situation de médiation, nous parlons de relation triadique (V. Servais) et dans cette relation triadique il y a des êtres vivants (bénéficiaires, animaux, intervenant, référents), complexes, avec des vécus personnels qui vont interagir les uns avec les autres. Il va se créer une bulle, un espace, ou chacun va s’autoriser à interagir avec l’autre. L’animal est véritablement considéré comme un agent de médiation entre l’intervenant, le référent et la personne bénéficiaire. La présence d’une personne « référente » le temps de la séance, connaissant le (les) bénéficiaire(s), est obligatoire. Cette personne est choisie par la structure ou la famille pour travailler en collaboration avec moi. Ainsi, ces moments sont sécurisants : le bénéficiaire connait son référent et inversement, l’intervenant connait ses animaux et inversement… à partir de là, de nouvelles relations peuvent se créer par l’intermédiaire de l’animal médiateur qui devient naturellement facilitateur d’échanges.
Pourquoi la relation à l’animal facilite la relation aux humains ?
Pourquoi l’animal est-il un fabuleux médiateur ?
> Car la structure relationnelle de l’animal est simplifiée, il est spontané, il ne juge pas.
> Car la communication avec l’animal peut être multicanale et permet à chacun d’entrer en relation avec ses propres moyens : par toucher/contact, par le regard mutuel…la présence d’un animal permet de créer de nouvelles réalités où le déficit de langage n’est pas un obstacle à la relation gratifiante. L’animal est capable de réciprocité et d’affection, la personne entre dans une sphère intime avec lui.
> Car la relation à l’animal permet une grande variété de stimulations ; par son interactivité, il met les personnes en contact avec leur environnement en stimulant les capacités d’attention, de mémoire, de concentration, en créant un but et une motivation pour les activités motrices.
> Car il est, selon Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, un merveilleux facteur de résilience. Aussi, de nombreuses observations ont souligné que les animaux peuvent répondre aux 5 compétences socles, définies par Hubert Montagner, psychophysiologiste, permettant un bon développement affectif de la personne, et notamment de l’enfant, sur lesquelles nous pouvons construire les réactions bénéfiques par des renforcements positifs :
- La personne doit être en situation de stimulation visuelle soutenue
- La personne ressent un élan à l’interaction, envie « d’aller vers »
- L’animal permet de s’identifier, se projeter (animal miroir) et favorise ainsi les comportements affiliatifs. C’est souvent de leurs propres ressentis que les personnes nous font part en nous parlant de ceux des animaux.
- L’animal stimule l’organisation structurée et ciblée du geste
- Il favorise la capacité à reproduire, imiter.